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Question

MADAME PERRICHON. - Maintenant que nous voilà de retour, j'espère que tu
vas prendre un parti(1)… Nous ne pouvons tarder plus longtemps à rendre réponse
à ces deux jeunes gens… Deux prétendus(2) dans la maison… c'est trop !…
PERRICHON. - Moi, je n'ai pas changé d'avis… j'aime mieux Daniel !
MADAME PERRICHON. Pourquoi ?
PERRICHON. - Je ne sais pas… je le trouve plus… enfin, il me plaît, ce jeune
homme !
MADAME PERRICHON. - Mais l'autre… l'autre, t'a sauvé !
PERRICHON. - Il m'a sauvé ! Toujours le même refrain !
MADAME PERRICHON. - Qu'as-tu à lui reprocher ? Sa famille est honorable,
sa position excellente…
PERRICHON. - Mon Dieu, je ne lui reproche rien… je ne lui en veux pas, à ce
garçon !
MADAME PERRICHON. - Il ne manquerait plus que ça !
PERRICHON. - Mais je lui trouve un petit air pincé.
MADAME PERRICHON. - Lui ?
PERRICHON. - Oui, il a un ton protecteur… des manières... il semble toujours
se prévaloir(3) du petit service qu'il m'a rendu…
MADAME PERRICHON. - Il ne t'en parle jamais !
PERRICHON. - Je le sais bien ! mais c'est son air ! - son air me dit : "Hein !
sans moi ?…" C'est agaçant à la longue tandis que l'autre…
MADAME PERRICHON. - L'autre te répète sans cesse: "Hein ! sans vous…
hein ! sans vous ?" Cela flatte ta vanité… et voilà… et voilà pourquoi tu le
préfères.
PERRICHON. - Moi, de la vanité ? J'aurais peut-être le droit d'en avoir !
MADAME PERRICHON. - Oh !
PERRICHON. - Oui, madame !… l'homme qui a risqué sa vie pour sauver son
semblable peut être fier de lui-même… mais j'aime mieux me renfermer dans un
silence modeste… signe caractéristique du vrai courage !
MADAME PERRICHON. - Mais tout cela n'empêche pas que M. Armand…
PERRICHON. - Henriette n'aime pas… ne peut pas aimer M. Armand !
MADAME PERRICHON. - Qu'en sais-tu ?
PERRICHON. - Dame, je suppose…
MADAME PERRICHON. - Il y a un moyen de le savoir; c'est de l'interroger…
et nous choisirons celui qu'elle préférera.
PERRICHON. - Soit !... mais ne l'influence pas !
MADAME PERRICHON. - La voici

selon vous qui s'impose dans le dialogue entre les deux époux?
POURQUOI PEUT-ON DIRE QUE CETTE SCèNE EST UNE Scéne de comèdie?

1 Réponse

  • C'est monsieur Perrichon qui s'impose;
    Cette scène est une scène de comédie enfermé dans sa vanité,Perrichon se complimente tout seul, (J'aurais peut-être le droit d'en avoir),on voit aussi le comique d'opposition (entre Madame Perrichon et Monsieur Perrichon), le comique de mot (hein ! sans moi hein ! sans vous)

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